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Magali Molle, professeure de sciences sociales dans le secondaire supérieur

Publié le 13 janvier 2021 Mis à jour le 5 avril 2024

AESS en sciences sociales

Je me suis retrouvée face à des élèves de 3e, 4e, 5e et 6e secondaire, et j'ai eu l'impression d'être enfin à ma place.
 

Magali Molle

L'année de mon agrégation a été pleine de rebondissements, j'ai fait des remplacements à droite et à gauche en sciences sociales mais aussi en histoire et dans des cours philosophiques, tout en suivant les formations de l'AESS. Actuellement, je suis toujours enseignante et je me sens très épanouie dans mon métier. L'école dans laquelle j'enseigne depuis plus de 4 ans me fait confiance et je construis beaucoup de projets avec les élèves.


Pourquoi avoir décidé d'entamer une formation pédagogique ?

Mes parents étaient enseignants tous les deux et à la maison ils parlaient beaucoup de pédagogie et de projets scolaires. Néanmoins, ils ne souhaitaient pas que je sois enseignante à mon tour, surtout ma mère qui avait consacré sa vie à une école d'enseignement technique et professionnel et qui était épuisée par ce métier difficile. À 18 ans, j’ai donc entamé des études de sciences sociales, orientation ethnologie dans l’idée de faire un jour de la coopération internationale et j’ai finalement réalisé un doctorat en sciences sociales.

Mais un jour de septembre j'ai été contactée pour remplacer un enseignant en sciences sociales dans le secondaire. À l'époque, j'étais à la recherche d'emploi. L'école ne trouvait personne et c'était la rentrée. J'ai donc commencé le métier d'enseignante le lendemain de ce contact téléphonique. Je me suis retrouvée face à des élèves de 3e, 4e, 5e et 6e secondaire et j'ai eu l'impression d'être enfin à ma place.

J'ai enseigné 1 an sans avoir le titre pédagogique et j'ai adoré ce métier. Pourtant ce n'était pas toujours facile. Je me suis sentie assez seule pour construire mes cours. Pas de collègues dans la même branche que moi, difficultés pour trouver le programme des cours, pas de conseiller pédagogique facilement disponible pendant l'année scolaire. J'ai appris beaucoup de choses sur le terrain cette année-là et je ne les ai pas oubliées. À côté de ces obstacles, je me sentais bien dans ce métier, j'avais l'impression d'être utile, j'appréciais le contact avec les élèves, je me relançais dans des lectures scientifiques pour alimenter mes cours, l’ambiance en salle des profs était agréable et les collègues étaient sympas. C'est pourquoi je me suis lancée dans l'agrégation l'année scolaire suivante pour obtenir le titre et pouvoir assurer mon poste. En octobre de cette année-là, je perdais ma place dans l'établissement où j'exerçais au profit d'un enseignant plus ancien et possédant les titres pédagogiques. L'année de mon agrégation a été pleine de rebondissements, j'ai fait des remplacements à droite et à gauche en sciences sociales mais aussi en histoire et dans des cours philosophiques, tout en suivant les formations de l'AESS. Actuellement, je suis toujours enseignante et je me sens très épanouie dans mon métier. L'école dans laquelle j'enseigne depuis plus de 4 ans me fait confiance et je construis beaucoup de projets avec les élèves.

Pour vous, c'est quoi « être enseignant·e » ?

C'est accompagner les élèves dans leurs apprentissages, les respecter et être à leur écoute. C'est aussi les guider pour qu'ils deviennent des citoyens critiques et responsables. 

Quels conseils donneriez-vous à un·e étudiant·e intéressé·e par l'enseignement ?

Je dirais qu'il faut faire ce métier si et seulement si on en ressent vraiment le désir. Pour moi c'est une vocation. Il ne faut pas choisir ce métier par défaut ou par envie de sécurité. Ce métier est très exigeant et pas toujours reconnu socialement. On travaille souvent le soir et pendant les vacances pour préparer nos cours. On suit des formations en dehors de nos heures de travail, on participe à la vie de l'école et on a de nombreuses réunions, ce qui a pour conséquence d'y être présent bien plus longtemps que le nombre d'heures prévues dans notre horaire. Je ne suis actuellement pas encore nommée à temps plein et le chemin pour obtenir la nomination est parfois très long (10 ans dans de nombreux cas). En attendant, tous les étés, on panique de peur de ne pas avoir d'emploi à la rentrée, ce n'est pas facile. Par contre, quand on fait ce métier pour les bonnes raisons, on passe au-dessus de tous les obstacles et on vit des expériences enrichissantes et inoubliables. Lorsqu'on s'investit dans ce métier, on en obtient énormément de satisfaction. Je suis heureuse d'être enseignante et je souhaite le rester le plus longtemps possible.